Dans quel but avez-vous écrit ce livre ?
Je suis très attachée à mon père. Cet ouvrage est l’expression de ma gratitude, une reconnaissance éternelle. Un cri du cœur tant qu’il est encore parmi nous. C’est aussi une façon de rendre hommage à sa vie et à ce qu’il a accompli.
Quelle a été la réaction de votre père quand vous lui avez parlé de votre projet de roman ?
Au départ, il ne m’a pas crue. Il m’a lancé en souriant : « Tu as de quoi écrire ? J’ai des feuilles blanches si tu veux. » Il a réalisé que cela devenait sérieux quand je lui ai posé des questions. Il était ravi. C’est un projet qu’il n’aurait jamais pu entreprendre. Pour lui, être écrivain est un métier qui nécessite une expertise et des compétences très pointues. Me voir l’envisager et être déterminée à aller jusqu’au bout a été une grande source de fierté pour lui.
Comment avez-vous vécu cette première expérience ?
Comme une expérience à la fois exaltante et intimidante. Une réelle aventure, voire un défi, qui m’a demandé beaucoup de patience. Nous avons passé de bons moments. Mon père était ravi de me raconter son passé. Nous avons partagé des fous rires, parfois des larmes. Cela m’a beaucoup rapprochée de lui. Je retranscrivais ses souvenirs, en m’efforçant de garder l’authenticité des émotions qu’il ressentait au moment où il me les racontait. L’écriture m’a également permis d’évacuer certaines émotions personnelles, et cela a eu un effet cathartique sur moi.
Quel auteur vous inspire dans l’écriture ?
Annie Ernaux. J’aime son écriture épurée et sincère, qu’elle utilise pour redonner vie à des expériences.
Allez-vous continuer l’écriture ?
Oui, j’ai un projet de mémoires et de transmission en tête. Nos aînés ont beaucoup de choses à raconter, et ils aiment que l’on s’intéresse à eux. On ne doit pas les oublier. J’aimerais les mettre en lumière, une lumière adaptée à leur pudeur.